La logique de la copropriété demande d’obtenir l’accord de l’assemblée générale pour tout travaux ou toute installation dans les parties communes. Il en va donc ainsi pour le compost.

La première étape est de trouver le lieu
Un compost a besoin d’être installé dans de la pleine terre pour que les micro-organismes et les insectes puissent remonter de la terre et s’y installer. On choisira volontiers l’ombre ou la mi-ombre. De préférence, ce coin d’herbe ou de terre sera choisi le plus loin possible des habitations. La crainte de vos co-propriétaires va être d’être incommodés par les odeurs. Enfin, comme n’importe quel contenue d’ordures, le compost doit pouvoir être accessible à l’ensemble de la copropriété. Mais à la différence qu’il n’a pas besoin d’être vidé. Il travaille tout seul. Pas de déplacement à prévoir, donc.
On ne part pas en AG la fleur au fusil
Oui il va y avoir un vote en assemblée générale. Et là, ne comptez ni sur le hasard ni sur la chance. Un compost dans une copropriété, ça se prépare. Tata Véro du premier va balancer deux ou trois objections très bien placées en pleine AG. « Ça pue » « Ça attire les rats » et « Y a des mouches partout ». – Pardon pour toutes les tatas Véro, en vrai je les adore –
Faire campagne
Oui, vous allez devoir faire campagne. Vous devrez nécessairement convaincre assez de co-propriétaires de voter « oui » et donc de désamorcer à l’avance toutes les objections de Tata Véro. Rassurez-vous, les Atelier NX ont pensé à tout : munissez-vous du guide « Comment bien installer un compost collectif dans une copro ». Puis toc toc c’est le moment d’aller convaincre vos voisins.
Inscrire le point à l’ordre du jour de l’AG
Tout copropriétaire a le droit de demander le vote sur une résolution par l’intermédiaire de son représentant syndical ou par le syndic directement. Nous vous recommandons de vous y prendre trois mois avant l’assemblée générale afin de faire inscrire la résolution. Vous pouvez la formuler comme ceci : hop copier coller.
« En tant que copropriétaire de l’immeuble situé au (adresse) et conformément aux dispositions du décret du 17 mars 1967, je vous prie de bien vouloir inscrire à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale la question suivante afin qu’elle soit soumise aux votes des copropriétaires :
Je souhaiterais installer dans ma copropriété un compost collectif sur une partie du jardin remplissant les conditions à l’installation d’un compost.
Vous trouverez ci-joint les documents nécessaires à l’information des autres copropriétaires. »
En effet, le décret du 17 mars 1967 pris pour l’application de la loi du 10 juillet 1965, prévoit que les convocations à l’AG partent au plus tard 21 jours ouvrés avant la date de tenue de celle-ci. Et donc prenez un peu de marge le temps de faire campagne.
Alimenter le compost
Ça y est, vous l’avez le fameux compost ! L’AG en a approuvé l’installation. C’est parti pour commencer à l’alimenter. La règle pour qu’il se lance est de le remplir aux trois quarts pour que les organismes dessous soient en aérobie. Allez-y gaiement ça se tasse vite. Le principe est simple : 50% de matières sèches et 50% de matières humides. Les matières sèches dites brunes sont : les feuilles mortes, les brindilles, les essuies-tout. Les matières humides dites vertes sont : les épluchures de fruits et de légumes, l’herbe coupée.

Gérer un compost
Un compost en bonne santé se transforme au bout de 18 mois le temps de lancer le processus. Il ne dégage aucune odeur. En bas, vous récupérez de la terre noire, friable, ni humide ni sèche, qui sent délicieusement la forêt. Autre indicateur : il chauffe ! Même quand il gèle ! Normal, chaque centimètre carré de ce réservoir de biodiversité contient plusieurs milliards de micro organismes – et non je n’y mettrai pas la main pour vérifier. Attention ça grouille ! – Alimentez-le et mélangez de temps en temps. Voilà c’est tout.
Que mettre dans un compost ?
Adoptez chez vous un petit bac pour les biodéchets. Le compost adorera : épluchures de légumes, marc de café, coquille d’œuf et leur boîte en carton coupée en petits morceaux, essuies tout, thé passé, feuilles, herbes, brindilles.
Il aimera moins les zestes et épluchures d’agrumes trop acides. Ni trop d’oignons – comme nous en sommes –
On bannit du compost les viandes, poissons, matières grasses et restes de repas au risque de voir débarquer les ratatouilles 🐀 du quartier …

Répondre aux objections
« Ça pue » : un compost ne dégage aucune odeur sinon celle très surprenante du sous-bois de forêt quand les déchets se transforment en terre.
« Attention les rats !» : aucune chance si l’on n’alimente pas le compost en matière grasse et restes de repas.
« Il y a des mouches partout » : c’est le signe que le compost est trop humide. Rajoutez des feuilles. Le tour est joué.
« Si ça se transforme en Alien » : allez soit. Si cela arrive, écrivez à assistance-copro@lesateliersNX.fr
Profiter de son compost
Les enfants seront ravis. Ce seront les premiers experts du tri à la maison et de l’alimentation du compost. Ils adorent. La bonne terre est gratuite. Ce qui n’est pas pour nous déplaire vu le prix du paquet de terreau dans les jardineries. Les biodéchets peuvent représenter de 30 à 50 kg d’ordures ménagères résiduelles (les fameux qui finissent incinérés ou en décharge) par an par habitant d’après l’association Zéro Waste France. Et donc à l’échelle d’une copropriété, vous contribuez à traiter en moyenne localement 4 500 tonnes de déchets par an.

Hâte d’entendre vos réussites et anecdotes sur l’installation du compost dans votre copropriété. Keep us posted ! Si vous avez besoin, on vous aide !
En savoir plus avec l’association Biodéchets
Excellente journée à tous
Les Ateliers NX